Les 5 Monuments du cyclisme en 2022

Les 5 Monuments du cyclisme en 2022

Tour Roubaix-Paris

Les Monuments du Cyclisme sont les compétitions sur un jour que tout cycliste professionnel rêve de gagner. Ce sont les courses les plus prestigieuses du calendrier des Classiques : à l’exception des grands tours par étapes (Tour, Giro et Vuelta), ce sont les grands événements cyclistes de l’année.

Les Monuments sont un condensé d’histoire, de légende, de dureté et de kilométrage. Ils constituent une réelle attraction pour les grands acteurs du cyclisme WorldTour. Chacune a son propre caractère et de nombreux coureurs se préparent spécialement pour les gagner. Ce n’est pas pour rien que plusieurs des plus grands coureurs de tous les temps les ont remportés. Preuve de sa difficulté, seuls trois coureurs ont pu remporter les cinq Monuments. Et tous étaient belges : Eddy Merckx, Rik Van Looy et Roger De Vlaeminck.

Mais quels sont les Monuments du cyclisme ? Allons-y par ordre chronologique.

Classique MILAN SAN REMO (Italie)

Également connue sous le nom de « La Classicissima » ou « La Clásica de la Primavera« , la course Milan-San Remo est la première du calendrier des monuments, c’est pourquoi elle suscite un énorme intérêt.

Sa ténacité tient plus à sa distance qu’à son dénivelé, car elle n’a pas le tracé interrompu comme les autres Monuments.

Avec ses 300 km, le Milan San Remo est la plus longue course sur un jour du calendrier cycliste professionnel.

Luis Angel Gomez / Photo Gomez Sport

Cependant, tout tend à s’accélérer dans les 25 derniers kilomètres. Dans la dernière ligne droite de la course, deux cols sont franchis qui, bien qu’ils ne soient pas assez importants pour détruire le peloton, resserrent la course : plus pour leur proximité de la destination que pour leurs pourcentages. Les montées de Cipressa et Poggio sont courtes et atteignent à peine une pente moyenne de 4%. Ce dernier, situé à 8 km de l’arrivée, est généralement le moment chaud de la course.

L’ascension du Poggio est frénétique et la lutte pour la position est une véritable bataille. Après le sommet de la montée, la descente vers la ligne d’arrivée à San Remo est toujours spectaculaire : sinueuse et très rapide. Cela n’empêche pas la course de se résoudre souvent au sprint, ou du moins à l’arrivée d’un groupe plus ou moins nombreux.

  • Deux cyclistes espagnols ont remporté cette course : Miguel Poblet (1957, 1959) et Óscar Freire (2004, 2007, 2010), deux excellents coureurs.

Dans la vidéo suivante, vous pouvez découvrir l’ascension complète du Poggio par un groupe de cyclistes amateurs. Juste pour vous donner une idée.

TOUR DES FLANDRES (Belgique)

  • Prochaine édition (2022): 3 avril (masculine et féminine)
  • Site officielle du Tour des Flandres
  • Cyclistes les plus victorieux : Achiel Buysse (1940, 1941, 1943), Fiorenzo Magni (1949, 1950, 1951), Eric Leman (1970, 1972, 1973), Johan Museeuw (1993, 1995, 1998), Tom Boonen (2005, 2006, 2012) et Fabian Cancellara (2010, 2013, 2014).

Le Ronde Van Vlaaanderen est presque un jour férié en Belgique. L’événement est aussi spectaculaire que l’ambiance qui règne le long du parcours : avant, pendant et après le passage des professionnels. Le Tour des Flandres est un événement incontournable du premier dimanche d’avril.

Celui qui gagne le Tour des Flandres devient immédiatement un héros, surtout s’il est remporté par un coureur local. En effet, 66% des éditions ont été remportées par des coureurs belges.

Course cycliste

La première partie du parcours n’est généralement difficile qu’à cause du vent, et il n’est pas rare qu’il frappe de plein fouet le peloton. C’est autour du 100ème kilomètre que cela devient vraiment intéressant.

Dans la deuxième partie de la course, il y a une succession de collines. Certaines d’entre elles portent des noms légendaires comme Muur-Kapelmuur, Koppenberg, Paterberg, Oude Kwaremont… Une succession de murs, de montées courtes et raides avec des pavés.

De nombreuses sections de pavés s’enroulent autour de virages très compliqués, ce qui constitue un risque supplémentaire pour les cyclistes. Si le terrain est humide, la difficulté est multipliée, ce qui est souvent le cas.

Lors du Tour des Flandres 1985, la pluie a provoqué plus de 50 chutes et seuls 24 coureurs ont terminé la course.

Quoi qu’il en soit, le pavé des Flandres est bien loin des rochers que le peloton affronte dans le Classique Paris-Roubaix, un autre des grands monuments de cette liste.

Dans cette vidéo, vous pouvez revivre les derniers kilomètres du Tour des Flandres 2010. Le Suisse Fabian Cancellara a réalisé un coup d’éclat dans ce qui restera comme l’une des plus grandes performances cyclistes de ces derniers temps.

Le Ronde Van Vlaaanderen est un parcours labyrinthique avec des routes étroites, où il est compliqué de creuser un écart et où les descentes nécessitent une bonne technique et un bon sens de la lecture de la course. En bref, une course de plus de 250 km aux accents dramatiques dans le cyclisme mondial.

Un aspect très remarquable de cette course est que, depuis 2004, elle est organisée dans une version féminine. Les Néerlandaises Annemiek van Vleuten (2011, 20221) et Mirjam Melchers (2005, 2006) sont les reines de la course, avec deux victoires chacune.

PARIS ROUBAIX (France)

  • Prochaine édition (2022) : 16 avril (femmes) et 17 avril (hommes).
  • Site officiel de Paris Roubaix
  • Cyclistes les plus victorieux : Roger De Vlaeminck et Tom Boonen (4 victoires).

Pour de nombreux cyclistes, c’est le Monument des Monuments. Le Classique Paris-Roubaix a un énorme pouvoir d’attraction. Presque aussi grande que sa difficulté. Elle est populairement connue comme l’enfer du Nord, un nom dont l’origine remonte aux destructions subies par ce territoire pendant la Première Guerre mondiale. Paris-Roubaix s’est approprié ce nom pour exprimer la dureté de la course.

Force, nerfs d’acier, technique et bien plus encore. Ce sont des vertus que doit avoir le vainqueur de cette course, qui compte 50 km de pavés qui ressemblent plutôt à des pierres en pagaille. Rien à voir avec les autres courses du calendrier. Pendant une journée, une partie des routes agricoles du nord de la France devient la scène sur laquelle se déroule la course Classique la plus difficile du monde. Une véritable lutte pour la survie sur deux roues.

A.S.O./Pauline Ballet

Tous ses pavés ont été déclarés patrimoine historique français et sont répartis en près de 30 sections le long de la course. En fonction de leur difficulté, chaque section est notée entre une et cinq étoiles. Ce classement dépend de la longueur, du parcours et de l’état de conservation du pavé lui-même.

Il y a trois sections 5 étoiles : difficiles pour les cyclistes et magiques pour les amateurs de vélo : la forêt d’Arenberg, Mons-en-Pévèle et le Carrefour de l’Arbre. Cette dernière est souvent décisive, car elle se situe en fin de parcours.

La course se termine au vélodrome de Roubaix, dont les coureurs doivent faire le tour une fois avant de franchir la ligne d’arrivée.

Le Français Gilbert Duclos-Lassalle a été le plus ancien vainqueur de la course, s’imposant deux années de suite à l’âge de 38 ans.

C’est sans doute la course qui demande la plus grande capacité d’adaptation. En plus d’une énorme force physique, des capacités techniques et tactiques sont nécessaires pour éviter de perdre des options ou de se retrouver au sol dans n’importe quel fossé. C’est précisément le sort de nombreux participants au Paris-Roubax. En plus de la difficulté de rouler sur des pavés, il y a aussi le facteur météo. Par beau temps, la poussière et les saletés se joignent à la fête. S’il pleut, tout se transforme en boue.

L’édition 2021 entrera dans l’histoire récente. La boue et la pluie ont transformé la course en un piège à l’issue imprévisible. Un surprenant Sonny Colbrelli (Team Bahrain Victorious) a gagné. L’Italien, qui faisait ses débuts dans la course, a déjoué tous les pronostics.

Dans cette vidéo, vous pouvez revivre tout le drame de cette édition de Paris-Roubaix.

 

Enfin, rappelons que la première édition du Paris-Roubaix féminin a eu lieu en 2021, avec la victoire de la Britannique Lizzie Deignan.

LIÈGE-BASTOGNE-LIÈGE (Belgique)

La première édition du Liège-Bastogne-Liège a eu lieu en 1892. Elle est également connue sous le nom de La Doyenne, car est la plus ancienne des cinq Monuments. Il s’agit d’une idée de L’Espresse, un quotidien francophone qui souhaitait organiser une course entièrement dans la région francophone de Belgique (Wallonie).

Avec la course Classique Amstel Gold Race et la Flèche Wallonne, elle complète ce que l’on appelle le triptyque ardennais. Une région boisée parsemée de collines, qui finit par se confondre avec l’atmosphère grise de la ceinture industrielle de Liège. Le résultat est un piège pour les cyclistes.

Purito Rodríguez, Mauro Gianetti et Eddy Merckx sont les cyclistes qui ont participé et terminé la course le plus de fois : 13 au total.

Comme le Tour des Flandres, Liège-Bastogne-Liège est un véritable parcours de montées et de descentes abruptes, bien qu’il n’ait pas les pavés de la Ronde Van Vlaaanderen. Les montées comme Stockeau, La Redoute (la plus emblématique de toutes) ou Saint-Nicolas sont l’histoire vivante de cet événement légendaire.

A.S.O./Gautier Demouveaux

En effet, il s’agit d’une course dans laquelle les grimpeurs et les cyclistes de Grand Tour s’en sortent bien. Ce n’est pas surprenant, car le parcours de 240 km comprend une ascension de plus de 4 000 mètres, l’équivalent d’une grande étape de montagne du Tour, du Giro ou de la Vuelta.

La Liège-Bastogne-Liège est la dernière des grandes classiques de printemps. Comme dans les autres Monuments, ici aussi la dureté est concentrée dans la dernière partie de la course, ce qui confirme qu’il s’agit d’une étape idéale pour les coureurs de fond.

Sans aucun doute, l’un des noms historiques de Liège-Bastogne-Liège est l’espagnol Alejandro Valverde, qui a remporté quatre éditions (2006, 2008, 2015, 2017), à seulement une victoire d’Eddy Merckx, le dominateur absolu de la course.

TOUR DE LOMBARDIE (Italie)

Le Tour de Lombardie (Il Lombardia, son nom officiel depuis 2011) est le seul des Monuments à se dérouler en automne. En effet, elle met pratiquement un terme à la saison cycliste professionnelle.

Connue sous le nom de « Classique des feuilles mortes » car lieu en automne, elle se déroule dans le cadre enchanteur du lac de Côme et présente un caractère très différent des autres Monuments. Elle est sans doute la plus attrayante pour les grimpeurs et les coureurs de grands tours, car elle comporte, en général, des montées plus longues et moins explosives que les classiques belges.

Gautier DEMOUVEAUX / A.S.O.

Sa montée la plus célèbre, et le véritable symbole de la course, est le Sanctuaire de la Madonna del Ghisallo. La patronne universelle des cyclistes, désigné par le pape Pie XII, s’y trouve. C’est un lieu de pèlerinage pour les cyclistes du monde entier, où l’on trouve également un musée du cyclisme à voir absolument.

Le Muro di Sormano n’est pas moins connu. Il s’agit d’une rampe de deux kilomètres presque impossible à franchir, dont l’une présente une pente moyenne de 17 %. Cependant, son inclusion dans la course n’est pas une constante.

Il Lombardia l’a introduit pour la première fois en 1960, mais trois ans plus tard, il a disparu de l’itinéraire. Tout simplement, le développement des vélos de l’époque rendait l’ascension de la paroi impossible.

Dans la vidéo suivante, vous pouvez voir cette partie de la course du point de vue d’un amateur.

Malgré une histoire remplie de grands grimpeurs, seul un cycliste espagnol a pu remporter le Tour de Lombardie. Il s’agit de Joaquim Purito Rodríguez, qui a gagné deux fois (2012 et 2013).

Written by
Tuvalum
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