Tour de France : les cols de montagne les plus mythiques qui ont été empruntés

Tour de France : les cols de montagne les plus mythiques qui ont été empruntés

Cyclistes proche de la montagne

Tourmalet, Aubisque, Croix de Fer, Izoard, Galibier, Alpe d’Huez, Mont Ventoux, Puy de Dôme… Quels sont les cols les plus décisifs du Tour et où se niche leur robustesse ? Quels sont ceux qui nous ont offert les sentences les plus mémorables et quels grimpeurs sont devenus légendaires sur leurs pentes ?

Depuis que la montagne a commencé à écrire les pages les plus épiques du Tour en 1910, avec les premières conquêtes pyrénéennes d’Octave Lapize, les grands cols ont captivé les amateurs par leur capacité à donner et à recevoir la gloire, et pour avoir été le théâtre de nombreux exploits, cyclistes, au point d’associer leurs noms à ceux des grands cyclistes qui ont marqué l’histoire sur leurs pentes, dans une sorte d’alliance magique entre l’homme et la nature qui a perduré dans le temps.

En connaissant mieux les cols et leurs héros, en explorant leurs éléments clé, de l’objectif au subjectif, nous comprendrons mieux pourquoi la montagne est le défi le plus passionnant relevé chaque année par les coureurs du Tour de France.

Les montagnes du Tour exercent un magnétisme si particulier que les passionnés attendent chaque année avec impatience de savoir quels cols seront inclus dans la prochaine édition et comment ils seront répartis. Si les Alpes ou les Pyrénées seront gravies en premier, ou encore quelles seront les arrivées en altitude ou quel sera le col le plus élevé.

C’est comme un univers avec sa propre identité qui obéit à une logique très particulière, avec une terminologie que nous devons connaître et analyser si nous voulons savoir à l’avance où et comment le maillot jaune peut être disputé. Jetons un coup d’œil à quelques points clé :

Comment les cols de montagne sont-ils évalués ou catégorisés ?

Cyclistes lors du tour de france dans un virage

L’amateur aura souvent entendu dire que ce col est classé hors catégorie et celui d’après, deuxième ou troisième. La logique de chacun met immédiatement en relation ces catégories avec le degré de dureté des ascensions, avec le simple constat que les cols les plus exigeants sont ceux qui sont classés avec la note la plus basse. Et c’est le cas : le Tour de France compte 5 catégories qui vont crescendo, à commencer par la quatrième catégorie qui classe les montées les plus légères.

Ainsi, les montées de troisième et deuxième catégorie seront les niveaux suivants, avant de compléter l’échelle conventionnelle par les cols de première catégorie.

Mais qu’en est-il de la cinquième catégorie restante ? Le Tour de France a classé les cols les plus historiques et les plus exigeants en première catégorie jusqu’à l’édition 1978. Mais, les organisateurs se sont alors rendu compte que les nombreuses ascensions programmées avec cette catégorisation mettaient les cols les plus historiques et les plus exigeants sur le même plan que d’autres plus supportables.

Ils étaient tous dans le même sac de la première catégorie, mais il y avait des différences de dureté qui rendaient nécessaire une intervention. Le Tour de France en a décidé ainsi en 1979, en créant le Hors Catégorie pour distinguer les cols les plus difficiles et compléter l’échelle conventionnelle.

Il n’existe pas de règle absolue, mais il est admis qu’une étape de haute montagne est une étape dont le dénivelé cumulé est supérieur à 4 000 mètres.

Les degrés de dureté déterminent les catégories, mais comment la dureté est-elle calculée ? Eh bien, en faisant largement appel à l’objectivité des mathématiques pour calculer ce qu’on appelle le coefficient de difficulté. Ce paramètre est obtenu à partir des données altimétriques des cols de montagne, qui sont pour l’essentiel :

  • La longueur de la montée.
  • La différence d’altitude entre l’altitude au départ du col et celle de son sommet.
  • L’inclinaison des pentes, dont le pourcentage moyen est obtenu à partir des deux premiers, à l’aide d’une formule simple : diviser les mètres grimpés – le dénivelé – par les mètres parcourus – la longueur – et multiplier le résultat par 100.

Prenons un exemple concret : le col du Tourmalet, du côté de Sainte Marie de Campan, est long de 17,2 kilomètres, avec 1 268 mètres de dénivelé. Si nous appliquons la formule, nous diviserons 1 268 mètres par 17 200 et multiplierons le résultat par 100 pour obtenir une pente moyenne de 7,37 %.

En sachant les données à prendre en compte, voyons comment les combiner pour obtenir le coefficient de difficulté qui déterminera la catégorie de chaque col, en partant du fait qu’il existe plusieurs façons de le calculer. L’une des plus utilisées est la formule du site Altimetrías de Puertos de Montaña, qui incorpore un tableau Excel dans lequel sont insérées les différentes altitudes atteintes kilomètre par kilomètre pour obtenir la pente moyenne de chacune d’elles et son coefficient correspondant, résultant de la combinaison des deux premières données.

Logiquement, plus la pente moyenne d’un kilomètre est forte, plus son coefficient est élevé, et c’est la somme de tous ces coefficients qui donne le coefficient général du col, qui est ensuite transféré dans un tableau d’équivalences pour établir les catégories.

Selon cette formule, le Tourmalet aurait un coefficient de 315 et serait bien au-dessus du seuil minimum établi pour qualifier un col de Hors Catégorie, ou catégorie spéciale. Le tableau d’équivalences établit différentes sections qui dégraissent les catégories en fonction des coefficients, jusqu’à atteindre l’échelon le plus bas : celui de la quatrième catégorie.

Le Tour de France a sa propre échelle pour classer les cols conformément aux mathématiques, mais elle ne se base pas uniquement sur la froideur des chiffres, elle prend également en compte des aspects plus subjectifs. Un exemple est l’emplacement stratégique des cols de montagne, qui dans certains cas peuvent augmenter en catégorie plus ils se trouvent à la fin des étapes, ou si leur altitude constitue un tournant sur le parcours, comme cela peut arriver avec le plus haut col de chaque édition, qui récompense le Souvenir Henri Desgrange, avec un gain économique à part et plus de points pour le Grand Prix de la Montagne.

Chaque grand tour a ses propres méthodes, et un exemple emblématique est le Giro d’Italia, où il n’y a pas de cols hors catégorie ou de catégorie spéciale, mais tous sont d’accord sur une chose : la catégorie la plus élevée comprend les cols les plus historiques et les plus difficiles.

Quelle est la différence entre montagne et haute montagne ?

Cyclistes à pleine vistesse dans un virage

Les montagnes varient à chaque édition du Tour de France : certaines années, les Alpes sont plus difficiles que les Pyrénées, ou vice-versa, et d’autres où les chaînes secondaires du Massif central, du Jura ou des Vosges ont une importance comparable à celle de l’une des deux chaînes principales.

Le nombre d’étapes de montagne et la densité des cols prévus sont les facteurs qui déterminent la dureté globale, sans oublier que ce sont les coureurs eux-mêmes, avec leur rythme et leur combativité, qui ont le dernier mot pour rendre une course plus ou moins dure.

Comme pour les cols, les étapes sont également classées, voire affectées d’un coefficient en fonction de facteurs tels que le dénivelé cumulé, le nombre total de cols et la difficulté des montées finales, notamment si elles sont Hors Catégorie.

Sous ces prémisses, il est possible de différencier les étapes de moyenne et haute montagne. Un concept qui, plutôt que de dépendre de l’altitude, comme semble indiquer leurs qualificatifs, ont à voir avec la dureté accumulée et leur emplacement stratégique. Il n’y a pas de règle stricte, mais il est admis qu’une étape de haute montagne est celle qui présente un dénivelé cumulé de plus de 4 000 mètres, avec au moins deux grands cols et l’un d’entre eux comme arrivée ou, à défaut, très proche de la ligne d’arrivée.

Dans un Tour, il y a généralement plusieurs étapes présentant ces caractéristiques et celle qui présente les données altimétriques les plus élevées est considérée comme l’étape reine, surtout si c’est aussi celle qui présente le kilométrage le plus élevé.

Le fait que la partie finale soit dure est le facteur clé en haute montagne, car il y a eu des cas où la localisation loin de la ligne d’arrivée de montagnes colossales comme le Tourmalet ou l’Aubisque a empêché une telle considération. D’autre part, il y a eu des étapes de moyenne montagne, pleines de cols de deuxième et troisième catégorie, avec une ou aucune montée de première catégorie, qui ont cumulé des dénivelés typiques de la haute montagne et ont été décisives, car elles comportaient une arrivée exigeante, capable de susciter des attaques.

Un exemple bien connu est la célèbre étape du Tour de France 1995 avec l’arrivée à Mende, où une offensive de l’équipe ONCE a mis en péril le maillot jaune de Miguel Induráin. Melchor Mauri, l’un des piliers utilisés par Manolo Sáiz dans cette attaque, a donné l’une des clés : « Face à une étape difficile, les gens se préparent à souffrir et à tenir le plus possible. Mais ce jour-là, l’étape ne semblait pas excessivement difficile, il n’y avait pas de grosses montées. La plupart des coureurs ne partaient pas avec la mentalité de devoir souffrir et c’est pourquoi ils n’ont pas tenu le rythme ». Ce qui s’est passé en moyenne montagne dans le Massif central montre qu’il y a des moments où tout est plus une question de mentalité que de pourcentages et de dénivelés.

Le cauchemar des sprinters dans les étapes de montagne

Cyclistes en montagne

Nous avons parlé du rythme des coureurs comme facteur clé qui détermine la dureté réelle d’une étape, mais nous n’avons pas encore vu une autre conséquence tout aussi, voir plus importante qu’il peut avoir sur la course. C’est ce que l’on appelle les hors délais

Toutes les courses prévoient dans leur règlement des délais pour effectuer les parcours et le Tour de France ne fait pas exception. Son contrôle horaire pour chaque étape fixe un temps limite pour l’arrivée qui, s’il est dépassé, entraîne la disqualification automatique des coureurs qui ne l’ont pas respecté.

Cela pose un gros problème aux sprinters et aux coureurs dont la physionomie est loin de la finesse des grimpeurs, et les oblige à gérer une stratégie spécifique pour éviter l’élimination en se conformant à la règle.

Les hors délais s’établissent en se basant sur 3 paramètres : le type d’étape parcourue, le temps et la vitesse moyenne utilisée par le vainqueur de l’étape.

Mais comment savent-ils combien de temps il leur reste pour atteindre la ligne d’arrivée ? La réponse est une variable qui est calculée sur la base de trois facteurs : le type d’étape, le temps et la vitesse moyenne utilisée par le vainqueur. Pour le premier facteur, le Tour de France donne un coefficient pour chacun des sept types d’étapes, et attribue un pourcentage limite à chacune d’entre elles, qui est toujours basé sur la vitesse moyenne du vainqueur. Plus l’étape est difficile en termes de rythme et de temps, plus la marge des sprinters est grande pour éviter les hors délais.

Mode de calcul des coefficients des hors délais

Les sept types d’étapes et le calcul pour chaque étape sont les suivants :

  • Étapes de plaine, au coefficient 1 : une fourchette allant de 3% de marge sur le temps du gagnant si la vitesse moyenne est égale ou inférieure à 36 km/h, à 11% si la vitesse moyenne est supérieure à 50 km/h.
  • Les étapes de basse montagne, avec un coefficient de 2 : la marge de temps varie de 6%, si la vitesse moyenne est inférieure ou égale à 35 km/h, à 18% si la vitesse moyenne dépasse 46 km/h.
  • Étapes de moyenne montagne, coefficient 3 : 10% du temps du vainqueur est appliqué s’il est inférieur ou égal à 35 km/h, et jusqu’à 18% si la vitesse est supérieure à 46 km/h.
  • Étapes de haute montagne, coefficient 4 : la fourchette passe également de 10 à 18%, mais les vitesses moyennes qui la composent tombent à 29 et 40 km/h, respectivement.
  • Étapes courtes de montagne, coefficient 4 : elles maintiennent les pourcentages de 10 et 18% pour délimiter la fourchette, qui dans ce cas envisage des vitesses moyennes du vainqueur égales ou inférieures à 29 km/h, et supérieures à 36 km/h.
  • Contre-la-montre individuel, coefficient 6 : une marge s’applique pour le hors délais de 25% sur le temps du gagnant.  
  • Contre-la-montre par équipe, coefficient 7 : la marge est de 30% sur le chrono réalisé par l’équipe gagnante.

Chaque édition du Tour de France possède son propre tableau répertoriant toutes les étapes avec leur coefficient correspondant, une information qui, comme nous l’avons vu, est très précieuse pour les sprinters, mais aussi pour les cyclistes qui sont en train de se remettre d’une chute, ou pour ceux qui veulent récupérer leurs forces en se préservant pour un contre-la-montre, par exemple.

Cependant, le grand danger pour les hors délais se situe dans les montagnes et, en fonction de cela, le « peloton de sprinters » calcule le rythme auquel il doit rouler pour atteindre le pourcentage de temps correspondant. C’est pourquoi nous voyons de grands pelotons atteindre les arrivées en montagne en dernière position, alors que devant eux, des coureurs sont entrés un par un ou en très petits groupes.

Tous ceux qui sont en queue de peloton savent qu’ils ne pourront jamais gravir un colosse du Tour avec les grimpeurs et se condamnent à une espèce de voie de secours avec une calculette.

Les cols les plus mythiques du Tour de France

Pancarte indiquant alpe d'huez, col de montagne

La liste des cols légendaires du Tour n’est jamais close. En plus des grandes classiques qui existent depuis des centaines d’années, la compétition a ajouté de nouvelles ascensions sur lesquelles il y a eu des épisodes de grande ampleur, même sans avoir besoin de la dureté de la Hors Catégorie.

Des cols mineurs comme Pra Loup et Les Arcs ont été respectivement les tombeaux sportifs de deux quintuples champions : Eddy Merckx et Miguel Induráin.

Mais tout comme au football, où la victoire est plus belle dans un grand stade et devant une grande équipe, gagner un Tour de France sur un col légendaire est quelque chose qui donne une touche très spéciale.

Nous avons choisi sept cols de montagne légendaires qui ont été le lieu d’épisodes mémorables :

Col du Tourmalet (Pyrénées, 2 115 mètres)

Col du tourmalet

Le Tourmalet a été le premier grand col à être gravi dans les Pyrénées, et le premier à faire passer la course au-dessus de 2 000 mètres, lors de l’édition 1910. Sa grande particularité est que ses deux versants sont pratiquement symétriques : depuis Luz Saint-Sauveur, il y a 1 405 mètres de dénivelé en 18,8 kilomètres, à une moyenne de 7,5% ; tandis que l’ascension depuis Sainte Marie de Campan est longue de 17,2 kilomètres et se fait sur 1 268 mètres, à une moyenne de 7,4%.

Le Tour a traversé le grand col près de quatre-vingt-dix fois, un record dans son histoire. Presque toujours en tant que passage vers des arrivées d’étapes dans des villes pyrénéennes voisines, ou des arrivées en altitude classiques, comme Luz Ardiden ou Superbagnéres. Federico Martín Bahamontes détient le record de l’avoir franchi quatre fois, suivi de grands noms comme Jean Robic (3), Julio Jiménez (3) et Fausto Coppi, qui fut le premier à franchir le sommet lors de ses deux Tours triomphaux en 1949 et 1952.

Le grand colosse pyrénéen est également entré dans l’histoire pour sa descente, lorsque Miguel Induráin a attaqué au début de la descente et a lancé la grande échappée qui l’a conduit à porter le maillot jaune pour la première fois à l’arrivée à Val Louron.

Le Tourmalet a eu 100 ans en 2010 et le Tour de France a décidé de commémorer l’événement en programmant une double ascension sur deux étapes différentes. La deuxième était l’arrivée de la course et a été remportée par le Luxembourgeois Andy Schleck, qui s’est échappé avec Alberto Contador.

Col du Galibier (Alpes, 2 645 mètres)

Col du Galibier

Il s’agit du premier grand col alpin, introduit dans l’édition de 1911. Depuis, il est devenu le deuxième col le plus utilisé du Tour, après le Tourmalet. Le Galibier est considéré comme le col le plus difficile s’il est abordé depuis Saint Michel de Maurienne et enchaîné au col du Télégraphe.

Sur ce versant nord, il culmine à 1 933 mètres en 35 kilomètres à 5,48%, une pente moyenne qui est faussée par les cinq kilomètres de descente qui mènent du sommet du Télégraphe au village de Valloire.

Sur ce versant nord, il culmine à 1 933 mètres en 35 kilomètres à 5,48%, une pente moyenne qui est faussée par les cinq kilomètres de descente qui mènent du sommet du Télégraphe au village de Valloire. La portion différentielle du Galibier commence à sept kilomètres du sommet, où la pente ne descend pas en dessous de 8% et où l’altitude fait des ravages.

Trois Espagnols, Bahamontes, Julio Jiménez et Federico Ezquerra, sont en tête du palmarès, à égalité avec le Luxembourgeois Charly Gaul et les Français Henry Pelissier et Honoré Barthélémy. Et trois Italiens se sont distingués sur ses pentes pour remporter le Tour : Gino Bartali (1937), Fausto Coppi (1952) et Marco Pantani (1998), dont l’attaque à cinq kilomètres du sommet, à soixante-dix kilomètres de l’arrivée aux Deux Alpes, a conduit à l’un des exploits les plus impressionnants de l’ère moderne du Tour de France.

Col d’Aubisque (Pyrénées, 1 709 mètres)

Col d'Aubisque

Le deuxième col pyrénéen le plus gravi dans l’histoire du Tour, depuis ses débuts avec le Tourmalet en 1910. Son sommet est déjà devenu célèbre cette année-là avec la phrase historique d’Octave Lapize, maudissant les organisateurs d’avoir inclus autant de dureté.

L’Aubisque présente sa pente la plus dure à partir de la ville de Laruns, avec 17,3 kilomètres de montée à 6,9%, une pente moyenne de plus de 8% dans ses sept derniers kilomètres, pour un total de 1 198 mètres de dénivelé.

De l’autre côté, en venant de Ferriéres, la montée à l’Aubisque est liée à celle du col du Soulor, où se font douze des vingt et un kilomètres d’ascension, ce qui explique que le mythe pyrénéen ait même marqué des points en deuxième catégorie.

Federico Martín Bahamontes est arrivé quatre fois premier et détient le record, suivi de Charly Gaul, Julio Jiménez et Fausto Coppi. L’Italien a donné deux récitals d’escalade sur ses rampes lors de ses deux Tours triomphants en 1949 et 1952. Un autre grand champion, Miguel Induráin, l’a également gravi en tête en 1989, avant ses cinq Tours consécutifs.

Son statut de col lui a conféré un rôle plus sélectif que décisif, bien que son histoire comprend deux arrivées d’étape : en 1985, Stephen Roche a remporté une mini-étape de 52 kilomètres sur son sommet, et en 2007, le coureur danois Michael Rassmussen a fait de même, avant d’être disqualifié par les organisateurs pour avoir refusé de passer un test antidopage.

Col d’Izoard (Alpes, 2 360 mètres)

Col du Izoard

L’Izoard est un des icônes du Tour de France, depuis qu’Henri Desgrange l’a inauguré en 1922 et que le Belge Philippe Thys, triple champion à Paris, a inauguré son palmarès.

Sa montée la plus emblématique et la plus célèbre est celle du village alpin de Guillestre, avec seize kilomètres à une moyenne de 6,9 % et 1 060 mètres de dénivelé. C’est la pente de la Casse Déserte, un endroit sans arbres qui marque le début de la très dure dernière ligne droite, et où se trouvent les monuments à Fausto Coppi et Louison Bobet, le triple champion du Tour de France qui est aussi celui qui a couronné le colosse des Alpes le plus souvent au sommet, à trois reprises.

Coppi l’a fait lors de son Tour triomphant de 1949 dans une échappée légendaire sur la route d’Aoste et l’a répété en 1951. Et son grand rival, Gino Bartali, l’a fait avant et après la Seconde Guerre mondiale, en 1938 et 1948, années au cours desquelles il a été proclamé vainqueur à Paris.

Julián Berrendero, Jean Robic, Bahamontes, José Manuel Fuente, Eddy Merckx, Lucien Van Impe ou Claudio Chiappucci sont quelques-uns des noms qui complètent l’histoire de l’Izoard.

Mont Ventoux (Provence, 1 909 mètres)

Mont Ventoux

Ce col de Provence est une montagne à part, bien que du point de vue géographique, il appartient aux Alpes. C’est peut-être le plus singulier du Tour.

C’est une montagne « dégarnie » en raison du fort mistral qui souffle sur la région, couronnée par un observatoire militaire et entourée de champs de lavande.

Sur sa pente la plus difficile, à partir de la ville de Bédoin, il présente une montée de 1 588 mètres sur 21,3 kilomètres à 7,4 %, une pente moyenne qui devient plus raide que 10 % dans la dernière partie, une fois le célèbre Chalet Reynard passé.

Le Mont Ventoux a commencé à être gravi en 1951 et son palmarès compte de grands noms tels que Jean Robic, Louison Bobet, Charly Gaul, Raymond Poulidor, Eddy Merckx, Marco Pantani et Chris Froome.

Ce que l’on appelle le Géant de Provence a servi à clarifier le classement général et à couronner de grands champions au sommet, mais une grande partie de sa renommée est due au côté plus tragique et dramatique du cyclisme : le champion britannique, Tom Simpson, est mort sur ses pentes en 1967 à la suite d’une overdose d’amphétamines mélangées à de l’alcool, dont les effets étaient mortels lorsqu’ils étaient combinés à l’effort et à la chaleur extrêmes.

En 1970, Eddy Merckx a eu besoin d’un masque à oxygène juste après sa victoire au sommet. En 2000, la victoire au sprint de Marco Pantani contre Lance Armstrong a provoqué la colère de l’Italien contre l’Américain, qui a déclaré publiquement qu’il l’avait laissé gagner.

Et en 2016, la grande foule présente sur la montée a poussé Chris Froome à remonter une partie à pied après avoir percuté une moto de la télévision.

Alpe d’Huez (Alpes, 1 850 mètres)

Col Alpe d'Huez

La plus célèbre arrivée en altitude du Tour de France a commencé en fanfare, avec une belle performance en escalade de Fausto Coppi devant Jean Robic pour s’imposer seul au sommet et mettre dans la poche sa deuxième victoire au classement général à Paris.

Il Campionissimo inaugure le palmarès de l’Alpe d’Huez en 1952, année où le Tour décide de gravir pour la première fois le col spectaculaire.

L’ascension commence à Bourg- d’Oisans et en 13,1 kilomètres, il grimpe 1 073 mètres, à une moyenne de 8,2%, dans un parcours sinueux avec vingt et un virages en fer à cheval numérotés par ordre décroissant de la base au sommet. Chacun d’entre eux est marqué d’un panneau commémorant les vainqueurs, certains deux fois, car le nombre de vainqueurs a commencé à dépasser le nombre de virages.

Curieusement, les fers à cheval de l’Alpe d’Huez sont un petit soulagement pour les cyclistes, car ils ne sont pratiquement pas raides. La pire partie de l’ascension est chaque sortie de ces derniers sur la ligne droite, où les pourcentages grimpent à environ 10%.

La légende dit que celui qui sort de l’Alpe d’Huez en jaune finit par gagner à Paris, et cette maxime a été vérifiée par des cyclistes tels que Bernard Hinault, Laurent Fignon, Miguel Induráin et Jan Ullrich.

Après le grand triomphe initial de Fausto Coppi, le Tour de France ne reviendra à l’Alpe D’Huez qu’en 1976, pour devenir l’un des cols mythiques de l’ère la plus moderne du cyclisme. Les huit victoires néerlandaises signées par Joop Zoetemelk (2), Hennie Kuiper (2), Peter Winnen (2), Steven Rooks et Gert-Jan Theunisse jusqu’en 1989 ont permis à la station alpine d’être connue pendant des années comme la montagne des Néerlandais.

L’histoire se tourne ensuite vers l’Italie, avec les deux victoires de Gianni Bugno, et celles de Roberto Conti, Giuseppe Guerini et d’un Marco Pantani qui s’impose à deux reprises, battant le record de l’ascension.

La légende veut que celui qui sort de l’Alpe d’Huez en jaune finit par gagner à Paris, et cette maxime a été vérifiée par des cyclistes comme Bernard Hinault, Laurent Fignon, Miguel Induráin et Jan Ullrich, même si les exceptions ont commencé à se produire lorsque Perico Delgado a perdu son avance sur Steven Roche en 1987.

Un autre Espagnol, Carlos Sastre, originaire d’Avila, a été le protagoniste de l’un des plus grands exploits de l’histoire de l’Alpe d’Huez en 2008, avec une attaque pratiquement depuis la base qui l’a conduit à gagner seul et à porter le maillot jaune qu’il emportera ensuite à Paris.

Puy de Dôme (Massif central, 1 464 mètres)

Cycliste avec le maillot pour tour de france

Comme pour l’Alpe d’Huez, le grand Fausto Coppi fut le premier à conquérir le Puy de Dôme lors de l’édition triomphale de 1952, au cours de laquelle le champion italien remporta le Tour pour la deuxième fois. Depuis cette année-là, le volcan du Massif central est devenu un mythe de la course, tant pour la particularité d’une montée sans virage, qui fait le tour de la montagne en spirale jusqu’à atteindre le sommet, que pour son extrême difficulté finale, avec quatre kilomètres d’une pente moyenne de 12%.

La montagne la plus emblématique de la région Auvergne a été le théâtre de grandes batailles dans le Tour de France, comme celle entre Jacques Anquetil et Raymond Poulidor, presque au coude à coude, avec pour enjeu le leadership du Tour 1964, dans une étape gagnée par Julio Jiménez après une ascension mémorable. « El Relojero de Ávila » a repris le flambeau des victoires espagnoles de Federico Martín Bahamontes, qui, lors de son Tour victorieux de 1959, avait balayé le contre-la-montre du Puy de Dôme avec trois minutes et demie d’avance sur Anquetil, et une minute et demie sur son grand rival en montagne, Charly Gaul.

Ce volcan particulier a également été le théâtre de l’un des épisodes les plus sombres de l’histoire du Tour de France, lorsque, lors de l’édition 1975, un spectateur a frappé Eddy Merckx. Le champion belge, qui roulait en jaune et cherchait son sixième Tour, a pu sauver son avance, mais

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Tuvalum
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