Interview de Valentin ferron, de l’équipe Total Energies

Interview de Valentin ferron, de l’équipe Total Energies

Valentin ferron de l'équipe total energies

Valentin Ferron est un jeune cycliste de 24 ans, originaire de la Vienne, en France. Surnommé féfé par ses coéquipiers, il fait désormais partie de l’équipe professionnelle Total Energies.

Voici un extrait de son palmarès durant ces trois années chez Total Energies :

  • 2022
    > 3e de la Route Adélie de Vitré
    > 2e de Paris-Camembert
    > 6e étape du Critérium du Dauphiné
  • 2021
    > 3e du Trofeo Matteotti
    > 4e étape du Tour du Rwanda
  • 2019
    > 2e de la Polynormande

Nous avons interviewé Valentin sur son parcours, ses envies, ses rêves et plein plus encore. Retrouvez l’interview dans son intégralité en visionnant la vidéo ci-dessous :

 Comment en êtes-vous arrivé à ce niveau professionnel ?

J’ai commencé très jeune le vélo vers 5-6 ans. Mon père faisait du vélo en amateur, il faisait des courses le dimanche, mais au niveau départemental et régional. Ça m’a plu de suite, j’ai commencé le vélo dans une école de cyclisme, un club à Lussac-les-Châteaux. Il y avait un entraînement tous les mercredis et des courses de temps en temps. Ça m’a plus, j’ai continué. Ensuite, en cadet, j’ai fait de bons résultats, j’ai gagné pas mal de courses. Donc, en cadet c’est quand on a 15-16 ans et ça m’a permis de rentrer dans la structure, à l’époque qui s’appelait BTWIN U19 Racing Team qui maintenant est devenue AG2R U19.

C’est cette équipe-là en junior qui m’a permis de progresser, qui m’a mi à disposition d’un vélo et d’un suivi au niveau de l’entraînement. On faisait aussi des stages régulièrement. Ça m’a permis de beaucoup progresser. En parallèle à ça, j’ai également fait des compétitions. J’ai gagné pas mal de courses en junior, qu’on appellent National Junior et où les meilleurs juniors français s’affrontent. Grâce à mes résultats, j’ai pu intégrer pour la catégorie Sport le Vendée U Pays de la Loire qui est donc la réserve de Total Energies. J’ai fait 3 saisons au Vendée U Pays de la Loire où on nous apprend à être professionnel, en quelque sorte. La structure est plus professionnalisée et on fait des courses de plus en plus importantes.

Ce n’est pas un métier comme les autres, c’est assez particulier.

Le Vendée U est génial pour la formation du futur professionnel. Il y a en a tellement qui sont passés par là et qui ont performés après. J’ai suivi ce chemin là et avec mes bons résultats, j’ai pu signer mon premier contrat professionnel avec l’équipe Total Energies en 2020.

Quand j’étais amateur, plus jeune, j’ai toujours fait des études en parallèle et donc après le lycée quand j’ai intégré le Vendée U, c’est là où généralement, on rentre à la FAC avec des études supérieures. Moi, j’ai suivi une licence en géologie, j’ai fait ça en parallèle. J’ai attendu d’avoir ma licence pour ensuite vivre pleinement de mon sport et profiter de ce contrat de cyclisme professionnel.

Qu’est-ce qui vous passionne le plus dans ce sport ? 

C’est la compétition, j’adore ça. Se mesurer aux autres, donner le meilleur de soi, se dépasser. Il y a vraiment qu’en compétition qu’on retrouve ça donc c’est ce que je préfère dans ce sport. Après le vélo, c’est aussi un moyen de locomotion, on peut se déplacer, on va à peu près où on veut, même avec des VTT et des gravel. On découvre toujours des nouvelles routes, des nouveaux chemins. On fait plein de choses. C’est aussi la liberté, on profite des paysages, du beau temps, on est dehors donc c’est que du bonheur de faire du vélo.

Vous rappelez-vous de votre tout premier titre ? 

Mon tout premier titre ça doit être quand j’ai été Minime, deuxième année, 2012 je crois. Un titre de Champion régional, de la région Poitou-Charentes à l’époque. Quand on gagne un titre de Champion régional, on a le droit de porter un maillot. Un truc un peu plus distinctif, avec les couleurs de la région. Donc quand on est jeune, ça fait plaisir de porter un maillot comme ça.

Une victoire qui vous a le plus marqué ?

C’est la dernière, la plus récente quand j’ai gagné une étape au Dauphiné, c’était l’apothéose, une victoire World Tour chez les professionnels. Devant du beau mond en plus. C’est grâce au travail que je me donne les moyens de réussir. J’essaye de tout optimiser pour que le jour où je peux jouer la victoire, ça fonctionne. Ça a marché ce jour-là donc c’est génial.

Vos forces et faiblesses dans ce sport ? 

On observe dans ce sport plusieurs catégories de coureurs donc c’est ça qui fait la beauté de ce sport au final. On peut gagner sur plusieurs terrains. Donc moi, je suis plutôt un attaquant, j’aime les parcours usant avec des enchaînements de côtes pas très longue non plus. C’est là où je suis le meilleur actuellement, où je performe pour l’instant.

Je ne suis pas le plus gros flotteur, à savoir se positionner en tête de peloton pour se disputer un sprint par exemple, où il faut garder sa place, sa position. Ce n’est pas trop mon domaine, comme dans les classiques pour entrer dans un secteur pavés. 

Valentin ferron team total energies

Comment avez-vous été recruté par Total Energies ? 

Comme je l’ai dit au début de l’interview, quand j’étais junior, j’ai gagné pas mal de National Junior donc c’est le Vendée U Pays de la Loire, qui est la réserve de l’équipe Total Energies, donc on peut dire l’équipe de développement ou l’équipe espoir. Ils m’ont contacté pour savoir si j’étais intéressé pour intégrer l’équipe. J’ai accepté, j’ai fait 3 ans dans cette équipe où on fait beaucoup de courses dans la catégorie espoirs ou des classes 2, donc des courses UCI où c’est parfois des équipes professionnelles que l’on affronte. 

Au bout de ma 3ème année, j’ai été choisi par l’équipe Total Energies pour être stagiaire. Donc en fait un stagiaire, c’est un amateur qui a le statut de professionnel durant les mois d’août, septembre, octobre et qui peut faire des courses professionnelles avec l’équipe. Donc quand j’étais stagiaire durant la saison 2019, j’ai eu la chance de faire des courses professionnelles et avec l’équipe Total Energies et j’ai fini deuxième d’une course professionnelle, la Polynormande. Donc ça, ça m’a permis de signer mon contrat avec l’équipe. 

Un petit bilan de ses premières années ? 

Mes deux premières années n’ont pas été évidentes. Passez professionnel, forcément le niveau est très dense et élevé. J’ai eu des moments où c’était compliqué de faire des résultats, ou je subissais beaucoup aussi, quelques abandons. Mais j’ai persévéré et petit à petit en prenant des échappées, en donnant le meilleur de moi sur chaque course, j’ai progressé et j’ai commencé par faire des podiums, comme à la Polynormande. C’est en partie grâce à ses victoires que j’ai pu remporter une étape lors du Dauphiné, très récemment ou d’autres. Petit à petit, je progresse et c’est encourageant !

Quand on progresse, on est de plus en plus fort, on se connaît de mieux en mieux, on est plus confiant, on sait de quoi on est capable. 

Quel est votre plus grand rêve ?

Mon plus grand rêve serait de gagner une étape du Tour de France

C’est la course qui me fait rêver depuis que je suis tout petit. Donc gagner une étape, ça serait juste génial et c’est l’aboutissement d’une carrière. 

Qu’avez-vous pensé du Tour de France 2022 ?

Oui, je l’ai suivi. Après, j’aurais préféré être sur le vélo, mais je n’ai pas été retenu par mon équipe. J’ai trouvé le Tour très intéressant à suivre. On a eu une belle bagarre entre les 2 premiers au classement général, et même un renversement de situation sur l’étape ou Vingegaard prend le maillot jaune. Il y a eu des échappées qui sont allées au bout, beaucoup de batailles, ça a roulé très vite. C’était passionnant !

Et le Tour de France féminin 2022 ? 

C’est intéressant de voir des femmes à TV en course. C’est très bien, faut que ça continue dans ce sens-là. Il y a beaucoup d’avancer qui ont été faites pour elles et je trouve ça très bien qu’elles puissent aussi bénéficier de cette image du Tour de France et autres pour la popularité et comme les hommes rêver du maillot jaune.

Parlez-nous de vos vélos.

Cycliste valentin ferron

Nous roulons avec la meilleure marque du monde : Specialized, super léger, super aéro, c’est ce qui se fait de mieux. Nous utilisons à peu près 6-7 vélos par an. J’ai un vélo qui reste chez moi, qui est mon vélo d’entraînement. Donc quand je rejoins l’équipe en course, je n’ai pas besoin de le transporter dans l’avion ou le train. Avec le camion atelier qui nous suit en course, j’ai 3 vélos de route. 1 vélo avec lequel je fais la course et 2 autres sur la galerie de la voiture et 2 vélos de contre-la-montre.

Quand j’étais jeune, j’ai fait un peu de tout, de la piste, du cyclo-cross et l’hiver, je pratique pas mal le VTT. Ça change, c’est dynamique et ludique donc c’est top pour travailler et préparer la saison sur route qui arrive après.

Combien de temps passez-vous à l’entraînement ?

J’ai un entraîneur qui planifie mes entraînements donc à peu près, à l’année 25 à 30.000 km. 

S’il y a des adeptes de Strava, n’hésitez pas à consulter ma page, je mets tous mes entraînements. 

En moyenne, en une semaine, c’est entre 16 et 20 heures de vélo. Des fois, un peu plus, en période de préparation, ça peut monter jusqu’à 25 ou 27 heures.

C’est mon lieu de travail et on peut le faire un peu près partout dans le monde.

Une alimentation particulière à suivre ?

Quand on est professionnel, on a une certaine hygiène de vie à respecter. Après, c’est surtout manger équilibré, des fruits, des légumes, des féculents, des protéines etc. IL ne faut pas abuser des sodas, des fritures, des aliments gras. Ça, c’est de temps en temps quand même, c’est important pour le moral.

Dans l’équipe, nous avons un nutritionniste, Valentin Lacroix, qui est là pour nous conseiller et nous faire un suivi quand on en a besoin. C’est vrai que c’est un petit plus et le côté nutrition est de plus en plus important pour performer.

Avez-vous une idole dans le monde du cyclisme ?

Oui forcément, et comme je suis originaire de Poitiers, j’adore Sylvain Chavanel. J’étais admiratif de ce qu’il faisait, de ces exploits, des échappés sur le Tour de France. C’est un beau modèle. 

Merci à Valentin Ferron pour cette interview. Nous vous souhaitons le meilleur pour la suite !

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Written by
Tuvalum
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